Cyperus rotundus L. - CYPERACEAE - Monocotylédone

Port - © Juliana PROSPERI - CIRAD 2005 - 2006 Inflorescence - © Juliana PROSPERI - CIRAD 2005 - 2006 Fleurs groupées en ombelles - © Juliana PROSPERI - CIRAD 2005 - 2006 Feuilles avec nervure centrale marquée - © Juliana PROSPERI - CIRAD 2005 - 2006 Les tubercules, organes de propagation végétative - © Juliana PROSPERI - CIRAD 2005 - 2006 Réseau souterrain de tubercules - © Juliana PROSPERI - CIRAD 2005 - 2006 Détail d'un tubercule - © Juliana PROSPERI - CIRAD 2005 - 2006

English   Français   Khmer   Lao   

Botanique Biologie Phénologie Ecologie Distribution Nuisibilité Pratiques culturales Lutte biologique Lutte chimique

Botanique :

Description : Herbe terrestre, pérenne, en touffe à rampante, enracinées aux nœuds. Racines fibreuses, blanches ou brunes. Tiges triangulaires, pleines, glabres. Stipules absentes. Feuilles simples, non lobées ni divisées, alternes spiralées, sessiles, linéaires, plus de 2 cm de long/large, marge entière, apex pointu, base amplexicaule, nervation parallèle. Gaine foliaire présente, triangulaire en section transversale. Fleurs hermaphrodites, regroupées en ombelles terminales, sessiles, rouges, pourpres ou brunes, sans pétales. Le fruit est une noix.

Biologie :

Cyperus rotundus est une plante pérenne qui se propage principalement dans le sol grâce à son réseau de tiges souterraines, le long desquelles se développent des tubercules. La dissémination peut être favorisée lors de la mise en culture parce que ces derniers sont aisément coupés de la plante mère. Le réseau souterrain de rhizomes produit des tubercules ; ceux situés près de la surface du sol, donnent naissance à de nouvelles pousses aériennes. Les tubercules ont un système racinaire étendu qui peut s’enfoncer très profondément dans le sol. La dispersion par graine est très restreinte.

Phénologie :

Floraison et fructification toute l’année.

Ecologie :

Cyperus rotundus est la mauvaise_herbe la plus souvent mentionnée dans le monde entier. On la trouve dans tous les types de sol, du niveau de la mer à des hautes altitudes en montagne. Elle pousse dans les sols humides bien drainés mais aussi dans des sols ou sous des climats secs. Elle est sensible à l’ombre et, dans ce cas, la production de tubercules, l’indice foliaire et la production de matière sèche sont très réduits. Elle préfère pousser dans les cultures, en plein soleil ou sous un léger ombrage.

Distribution :

Pantropicale.

Nuisibilité :

Cyperus rotundus a été mentionnée dans 52 types de cultures et 92 pays. On la trouve dans les champs cultivés, sur le bord des routes, dans les terrains abandonnés, les lisières de forêts et elle peut recouvrir les rives des canaux et des cours d’eau. Elle peut s’avérer être un sérieux problème dans les rizières où le sol est boueux. Au cours des saisons à faible pluviométrie, lorsque le labour ne peut pas être réalisé à temps ou que la quantité d’eau n’est pas suffisante après repiquage, Cyperus rotundus, poussant plus rapidement dans le sol asséché, peut étouffer les jeunes plants de riz. Les tubercules, mélangés à la boue sur les pieds des hommes, des animaux ou accrochés aux machines, sont ainsi dispersés. Ils sont également transportés dans de nouvelles parcelles lors des inondations après de gros orages et ils sont dispersés dans les eaux d’irrigation.

Pratiques culturales :

Etant sensibles à l’ombre Cyperus rotundus peut assez simplement être limité par une mise en culture dense, avec des rangs très serrés et des plantes de grande taille qui peuvent rapidement fournir au sol une ombre conséquente. En Inde, dans les cultures de riz traditionnelles, Cyperus rotundus est contrôlée grâce aux cochons. En général, les cochons sont nourris avec les restes de légumes et on leur permet d’aller fourrager dans les champs en jachère. Ils apprécient particulièrement ces tubercules qui sont juteux et sucrés. Ils peuvent facilement les prélever, même si le sol est dur. En général on détrempe la parcelle, puis on laisse de flaques, et enfin on y met les cochons. Un seul cochon peut prélever entre 2 et 4 kg de tubercules par jour ce qui correspond à un hectare par un troupeau de 60 à 75 animaux.

Lutte biologique :

On a cherché à évaluer l’impact d’un tortricidae, Bactra verutana, en tant que moyen biologique de lutte sur Cyperus rotundus. Le niveau de contrôle dépend de la corrélation entre l’âge de la mite au moment où elle est répandue et le stade de développement de la plante. Un bon résultat a été obtenu dans le cas où les pousses de Cyperus rotundus avaient entre 10 et 21 jours et avaient une croissance vigoureuse.

Lutte chimique :

Cyperus rotundus est très difficile à éradiquer, mais un meilleur contrôle est obtenu lorsque le produit est répandu lors d’un désherbage mécanique. La population de tubercules peut être diminuée par des applications répétées de 2,4-D et la mise en culture ; 5 applications à 30 jours d’intervalle, suivies d’un travail du sol peuvent réduire de 86 % le nombre des tubercules. Ceci ne peut être effectué que dans des jachères. Dans des plantations de riz, il convient d’utiliser des mélanges d’herbicides : avant semis, 2 kg de glyphosate, suivi de 2,4-D à 1 kg/ha 20 jours après semis.

Bibliographie :
-Le Bourgeois T., Jeuffrault E., Grard P., Carrara A. 2001. AdvenRun V.1.0. Les principales mauvaises herbes de La Réunion. CD-ROM. Cirad, SPV. France.
-Holm L. G., Plucknett D. L., Pancho J. V., Herberger J. P. 1991. The world’s worst weeds. Distribution and Biology. East-West Center by the University Press. Hawaii.
-Galinato M., Moody K., Piggin C. M. 1999. Upland rice weeds of South and Southeast Asia. IRRI. Philippines.
-Radanachaless T., Maxwell J. F. 1994. Weeds of soybean fields in Thailand. Multiple Cropping Center Publications. Thailand.

Haut de la page