Commelina forskalaei Vahl - Commelinaceae - Monocotylédone

Source : AdvenTrop V.1.5 - 2010

Code : COMFO



Commelina forskalaei - Commelinaceae au stade plantule - © Thomas le Bourgeois / CIRAD Commelina forskalaei - Commelinaceae au stade adulte - © Thomas le Bourgeois / CIRAD Détail de Commelina forskalaei - Commelinaceae - © Thomas le Bourgeois / CIRAD Dessin botanique de Commelina forskalaei - Commelinaceae - © Kamga Tchaye / CIRAD

Identification Particularités Comportement Bibliographie

 

Identification

La plantule :

Le cotylédon n'est pas apparent car il reste dans la semence.

La première feuille est elliptique, mesure 2 cm de long et 1,5 cm de large. Elle est glabre et présente des nervures parallèles.

L'adulte :

Le port est principalement prostré. Seules les extrémités florifères des rameaux sont dressées et dépassent rarement 20 cm de haut. La plante se développe en tache pouvant atteindre 80 cm de diamètre. Elle est occasionnellement pourvue de tiges souterraines fructifères.

Les racines de 2 mm de diamètre, sont fasciculées à la base de la plante. Elles apparaissent également au niveau des noeuds posés sur le sol.

Les tiges aériennes sont cylindriques, crassulescentes et glabres. Les tiges souterraines sont de couleur blanche, plus fines et uniquement fructifères.

Les feuilles sont alternes, de forme elliptique à lancéolée. Elles mesurent jusqu'à 7 cm de long et de 1 à 4 cm de large. Le sommet est en coin large ou légèrement pointu. Le limbe s'atténue progressivement jusqu'à la gaine, sans pseudo-pétiole. La marge est entière et fortement ondulée. Les deux faces sont lisses et présentent 3 à 5 nervures parallèles. Les feuilles sont épaisses et de couleur vert foncé.

Les fleurs aériennes sont groupées par 2 ou 3 dans une spathe foliacée, triangulaire, dont l'arrière est soudé. Cette spathe, de 8 à 13 mm de long, est brièvement pédonculée et présente quelques poils pluricellulaires à la base. La première fleur est longuement pédicellée tandis que les autres émergent juste de la spathe. Les fleurs possèdent trois pétales dont les deux latéraux, de forme arrondie au sommet et filiforme à la base, sont très développés ; le troisième est très réduit. Ils sont de couleur bleu vif. Les fleurs souterraines, de couleur blanche, restent enfermées dans leur spathe.

Le fruit est une capsule à trois loges. Seule la loge ventrale est fertile et contient une seule graine.

La graine de forme ellipsoïdale mesure 2 mm de long. Son tégument est lisse. Elle reste adhérente à la paroi de la capsule.

Particularités

C. forskalaei ressemble à C. benghalensis. Elle s'en différencie par un port très prostré, des feuilles coriaces et épaisses, fortement ondulées sur les bords et de couleur vert foncé. Les feuilles ne présentent pas de pseudo-pétiole et ne portent pas de poils rouges pluricellulaires. Les fleurs sont de couleur bleu vif. Le fruit ne contient qu'une graine.

Comportement

Biologie :

C. forskalaei est une espèce annuelle, rarement pérenne lorsque les conditions d'humidité le permettent. Sa reproduction sexuée se fait par graines. Toutefois, durant la période de développement, la multiplication végétative peut être intense, par enracinement des noeuds et par bouturage des fragments de tiges sectionnés lors des opérations culturales.

Répartition :

L'espèce est présente en Afrique tropicale, à l'exception des zones forestières. On la rencontre également à Madagascar, dans la péninsule arabique et en Inde.

Ecologie :

C. forskalaei est très héliophile. Elle se développe particulièrement dans les régions soudano-sahéliennes dont la pluviométrie annuelle est inférieure à 1 300 mm. Elle se rencontre soit sur des sols très dégradés (ferrugineux dégradés) à horizon superficiel très sableux (plus de 80 % de sable), soit sur des sols très argileux (vertisols, plus de 50 % d'argile). Dans ces deux types de sols, elle prend la place de C. benghalensis. Dans des sols mieux structurés, mais en voie de dégradation, les deux espèces peuvent être associées. C. forskalaei se rencontre en culture traditionnelle sans intrants (engrais, herbicides) et principalement dans les vieilles parcelles, plutôt qu'en culture intensive. Après abandon de culture, elle se maintient quelques années dans les jeunes jachères. Au Nord-Cameroun, elle est globalement présente dans 35 % des parcelles, avec généralement un indice d'abondance élevé. Elle est considérée comme une espèce majeure régionale, plus particulièrement en région soudano-sahélienne.

Cycle de développement :

Le cycle de développement de C. forskalaei est comparable à celui de C. benghalensis. La germination commence en mai, après les premières pluies. Elle est particulièrement favorisée par les opérations de travail du sol (labour, sarclage, buttage). En l'absence de nouvelle façon culturale, la phase de germination s'arrête après 4 semaines. En cas de travail du sol répété, elle peut durer jusqu'en septembre. Les premières floraisons interviennent en juin, avec un optimum en juillet-août. La production de graines et la dissémination se déroulent d'août à fin octobre, jusqu'à dessiccation des plantes après les dernières pluies. Dans les parcelles désherbées mécaniquement (sarclage, buttage), la floraison et la fructification sont retardés de 4 à 8 semaines.

Bibliographie

Berhaut J., 1967.
Flore du Sénégal. 2ème éd.
Clairafrique éd., Dakar, Sénégal, 485p.

Hutchinson J., Dalziel J. M., Keay R. W. J. & Hepper F. N., 1968.
Flora of West Tropical Africa. Vol. III part. 1. 2ème éd.
The Whitefriars Press ed.,
London & Tonbridge, 276p.

le Bourgeois Th., 1993.
Les mauvaises herbes dans la rotation cotonnière au Nord-Cameroun (Afrique) - Amplitude d'habitat et degré d'infestation - Cycle de développement.
Thèse USTL Montpellier II, Montpellier, France, 241p.

Merlier H. & Montégut J., 1982.
Adventices tropicales.
ORSTOM-GERDAT-ENSH éd., Montpellier, France, 490p.

Source : AdvenTrop V.1.5 - 2010

Retour en début de page