Passiflora suberosa L. - Passifloraceae - Dicotylédone

Code : PAQSU

Synonymes : Baldwinia peltata (Cav.) Raf., Cieca angustifolia (Sw.) M.Roem., Cieca flexuosa (Gardner) M.Roem., Cieca globosa (Vell.) M.Roem., Cieca hederacea (Cav.) M.Roem., Cieca heterophylla (Aiton) Moench, Cieca limbata (Ten.) M.Roem., Cieca litoralis (Kunth) M.Roem., Cieca minima (L.) Moench, Cieca olivaeformis (Mill.) M.Roem., Cieca suberosa (L.) Moench, Granadilla suberosa (L.) Gaertn., Meioperis suberosa (L.) Raf., Monactineirma suberosa (L.) Bory, Passiflora angustifolia Sw., Passiflora flexuosa Gardner, Passiflora globosa Vell., Passiflora lineariloba Hook.f., Passiflora litoralis Kunth, Passiflora pallida L., Passiflora pseudosuberosa Fisch., Passiflora puberula Hook.f., Passiflora tridactylites Hook.f., Passiflora warei Nutt.

Noms communs :
Comores : Nyambwibwiyi (Grande Comore)
Madagascar : Grenadine marron
Maurice : Liane poc poc
Réunion :
Seychelles : Ipéca, Lepeka, Lipeka

Français   

Description botanique Description, en bref... Biologie Ecologie et répartition Nuisibilité

Description botanique :

Plantule : Cotylédons : oblongs avec une base et sommet arrondis. Ils sont pétiolés et mesurent 5 à 10 mm de long et 3 à 8 mm de large. Le limbe est glabre, brillant un peu charnu.
Premières feuilles : simples, alternes, largement ovale à base arrondie et sommet en coin large. Le limbe est glabre, brillant, légèrement charnu et mesure 15 à 20 mm de long et 12 à 18 mm de large, à marge entière. Trois nervures palmées partant de la base sont bien visibles. Les feuilles qui suivent s'élargissent, devenant trilobées.

Les jeunes plantes sont généralement issue de souche racinaire persistante dans le sol.
Les feuilles sont simples, alternes, pétiolées. Le limbe est de forme très variable, losangique, ovale à oblong, de 2 à 3 cm de long, charnu à faces glabres, vert brillant, trinervé à la base. Les feuilles suivantes deviennent rapidement bi ou trilobées.
Adulte : Aspect : plante pérenne lianescente à vrilles, grimpante ou rampante, à base plus ou moins lignifiée et liégeuse. Elle est rapidement ramifiée et peut mesurer plusieurs mètres de longueur.
Racine : pivotante.
Tige : cylindrique ou plus ou moins anguleuse, pleine. Elle est lignifiée à la base et développe rapidement des zones liégeuses caractéristiques de cette espèce. Elle est généralement glabre, de couleur verte et brillante.
Feuilles : simples, alternes de forme très variable à pétiole long de 0,5 à 4 cm, portant, nettement au-dessus du milieu une paire de petites glandes en bâtonnet verte à sommet pourpre. A la base du pétiole se trouve une paire de stipules linéaires, longues de 5 à 8 mm, et une vrille simple plus ou moins spiralée, longue de 10 à 15 cm. Le limbe est entier, bi ou trilobé, à lobes plus ou moins profonds. Le contour général est subcirculaire à ovale, de 4 à 10 cm de long et 4 à 14 cm de large. Le limbe est arrondi à cordé à la base, membraneux à subcoriace, trinervé à la base. Le sommet du limbe et des lobes est de forme très variable, en coin large, aigu, acuminé et mucroné. Les deux faces sont glabre, la marge est entière. Le limbe est coriace, presque charnu, de couleur vert brillant, nettement trinervé à la base.
Inflorescence : fleurs solitaires ou par paires au sommet d’un pédoncule long de 1 à 2 cm, rarement en courts racèmes, à l’aisselle des feuilles. A la limite du pédoncule et du pédicelle se trouvent 2 bractées filiformes, longues de 1 à 3 mm, rapidement caduques. Le pédicelle est long de 3 à 5 mm. La fleur mesure 1 à 2 cm de diamètre. Elle est formée d’un tube floral en forme de soucoupe, duquel partent 5 sépales ovales triangulaires, étalés, longs de 5 à 10 mm, obtus, jaune verdâtre. Les pétales sont absents. Au dessus des sépales se trouve une couronne comprenant 2 séries d’appendices filiformes, longs de 2 à 6 mm, blancs à sommet jaune et base pourpre et un opercule membraneux, plissé, blanc. Au centre se trouve un disque annulaire surmonté d’une colonne longue de 2 à 4 mm, au sommet de laquelle s’étalent 5 étamines à filet long de 2 à 3 mm terminés par des anthères oblongues, jaunes, longues de 1 à 2 mm. Au dessus se trouve un ovaire ovoïde, glauque, long de 1 à 2 mm, glabre, surmonté de 3 styles étalés, longs de 2 à 3 mm, terminés par un stigmate en massue.
Fruit : baie globuleuse de 1 cm de diamètre, noirâtre pourpre, glabre et brillante, contenant un grand nombre de graines.
Graine : ovoïde, longue de 3 à 4 mm, comprimée, grossièrement réticulée à bosselée.

Description, en bref... :

P. suberosa est une plante lianescente, pérenne, grimpante ou rampante, le plus souvent glabre et brillante, à souche ligneuse. Elle peut mesurer plusieurs mètres de long.
La tige est plus ou moins anguleuse, caractéristique par la présence de zones liégeuses à la base.
Les feuilles sont simples, alternes. Le pétiole porte, nettement au-dessus du milieu, une paire de petites glandes. A sa base se trouve une longue vrille simple, plus ou moins spiralée, qui permet à la plante de s’accrocher aux supports. Le limbe est entier, bi ou trilobé, de contour général subcirculaire à ovale, arrondi à la base, membraneux à coriace, trinervé à la base, de couleur vert brillant.
Les fleurs sont solitaires ou par paires, insérées à la base des feuilles. Elles sont petites, de 1 à 2 cm de diamètre, formées de 5 sépales étalés, lancéolés, de couleur blanc verdâtre, d’une couronne comprenant 2 séries d’appendices filiformes, blancs à sommet jaune et base pourpre. Au centre se trouve une colonne avec 5 étamines étalées et 3 pistils en massue.
Le fruit est une baie globuleuse de 1 cm de diamètre, noirâtre pourpre, glabre contenant de très nombreuses graines grossièrement ridées.

Biologie :

P. suberosa est une plante lianescente pérenne et très envahissante. Elle produit de grandes quantités de graines dont la dissémination est assurée principalement par les oiseaux frugivores.

Ecologie et répartition :

Comores : espèce présente dans les trois îles, à basse et moyenne altitude. Elle se développe surtout dans les fourrés, les stations rocheuses (coulées de lave), sur le bord des routes ou dans les jachères.
Madagascar : espèce rudérale peu commune, rencontrée dans les domaines climatiques humides et chaudes (est et nord ouest), sur le bord des chemins et dans les terrains abandonnés.
Maurice et Réunion : espèce naturalisée devenue une mauvaise herbe commune des champs de canne à sucre. Elle est également commune dans les terrains vagues, grimpant parfois dans les haies, sur les murs et sur les falaises rocheuses. Elle se développe jusqu’à 1000 m d’altitude.
Seychelles : espèce commune.

Nuisibilité :

Comores : adventice très nuisible à la vanille, elle s’agrippe aux plants de vanille, ainsi que sur d’autres cultures comme le manioc et la canne à sucre.
Madagascar : adventice peu gênante dans les cultures.
Maurice : espèce très nuisible dans les cultures de canne à sucre lorsqu’elle est bien établie. Cette adventice ne représente pas un problème dans les cultures maraîchères.
Réunion : espèce encore globalement rare dans les cultures (Fr = 3 %), mais qui tend à devenir de plus en plus fréquente, notamment en canne à sucre et surtout de plus en plus abondante. Elle a été grandement favorisée ces dernières années par les oiseaux frugivores et plus particulièrement par l’expansion du Bulbul orphée (Pycnonotus jocosus). L’irrigation par asperseurs est un facteur favorisant, car en période de coupe, les têtes d’asperseurs servent de reposoir pour les oiseaux. Il est courant de constater, dans les parcelles infestées, la présence d’une tache de P. suberosa au pied de chaque asperseur. Cette espèce devient particulièrement gênante dans certaines parcelles du Gol, où le recouvrement peut atteindre plus de 50 % de la surface. Sa capacité à grimper dans les cannes, à les recouvrir rapidement et à tisser un réseau reliant les cannes entre elles, se traduit par une nuisibilité importante tant en perte de rendement qu'en accroissement de la pénibilité du travail de coupe.
Seychelles : espèce commune mais peu abondante.

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