Clidemia hirta (L.) D.Don. - Melastomataceae - Dicotylédone

Code : CXAHI

Synonymes : Clidemia elegans (Aubl.) D.Don, Melastoma hirta L., Melastoma hirtum L.

Noms communs :
Comores : Désiré (Mohéli), Ntrunda dzaha (Grande Comore)
Madagascar : Mazambody
Maurice : Watouck
Réunion : Tabac bœuf
Seychelles : Fo watouk, Indian rhododendron

Français

Description botanique Description, en bref... Biologie Ecologie et répartition Nuisibilité

Description botanique :

Plantule :

Cotylédons : de forme ovale, pubescents. Portés par un pétiole de 0,55 mm. Limbe long de 1 à 2 mm.
Premières feuilles : simples, opposées, courtement pétiolées. Limbe elliptique fortement marqué par 3 à 5 nervures longitudinales arquées parallèles fortement saillantes à la face inférieure.

Adulte :

Aspect : buisson faiblement lignifié haut de 1 à 1,5 (3) m, abondamment ramifié.
Racine : pivot profond, très difficile à arracher.
Tige : La tige et les rameaux sont grêles, pleins, cylindriques, brun rougeâtre et pileux ou hirsutes.
Feuilles : opposées et simples, celles d’une même paire peuvent parfois être de taille inégale. Le pétiole long 1 à 2,5 cm, est hirsute. Le limbe mesure 7 à 15 cm de long et 4 à 8 cm de large ; de forme elliptique à largement ovale à oblong, brusquement acuminé au sommet, arrondi à subcordé à la base, lâchement hirsute sur les deux faces. La marge est dentée et ciliée. Les 5 nervures principales longitudinales arquées parallèles, de la base jusqu'au sommet du limbe sont proéminentes sur la face inférieure. Environ 30 paires de nervures secondaires perpendiculaires aux nervures principales sont bien visibles. Nervation caractéristique des espèces de la famille des Mélastomataceae.
Inflorescence : formée de cymes axillaires, composées de 5 à 12 fleurs. Le pédoncule long de 5 mm environ, est hirsute et muni de 2 petites bractées linéaires papyracées près du sommet. Pédicelles longs de 5 mm environ, hirsutes, munis de 2 petites bractéoles sous le tube floral. Le réceptacle formant un tube cylindrique long de 4 mm, correspondant à l'ovaire infère, est surmonté d'un calice membraneux faiblement lobé et muni de 5 appendices filiformes. Corolle à 5 pétales étroitement elliptiques, d’environ 9 mm de long et 3,5 mm de large, blanche à mauve pâle. 10 étamines à filet court. Ovaire semi-infère, à style simple, cylindrique et glabre, soudé seulement à la base avec le réceptacle, à 5 loges multi-ovulées.
Fruit : baie sphérique à ellipsoïde d’environ 7 mm de longueur, dont le péricarpe charnu, de couleur pourpre bleuâtre à maturité, est formé par le tube du réceptacle. Il est hérissé de poils raides et surmonté de l'anneau à 5 appendices filiformes du calice. Il contient de très nombreuses graines.
Graine : de forme obovale, portant une arille, longue de 0,5 mm. Tégument fortement réticulé.

Description, en bref... :

C. hirta est un buisson faiblement lignifié, de 1 à 1,5 m de haut.
Rameaux, pétioles, inflorescence sont entièrement garnis de poils roux ou grisâtres dressés, serrés et tuberculés à la base.
Les feuilles sont opposées et simples, pétiolées, de forme elliptique. Celles d’une même paire parfois inégales.
Les fleurs sont disposées en cymes axillaires. Elles sont blanches à mauve pâle, à 5 pétales oblongs.
Le fruit est une baie de couleur pourpre bleuâtre, hérissée de poils raides.

Biologie :

C. hirta est une plante buissonnante se multipliant par graines, disséminées par les oiseaux.

Ecologie et répartition :

Comores : espèce nouvellement introduite, probablement dans les années 1970. Elle se propage très rapidement aussi bien dans les milieux ouverts que fermés, en zone sèche ou en zone humide. Elle est capable de coloniser très rapidement de grandes surfaces. Elle a été observée dans toutes les régions de l’île de la Grande Comore jusqu’à 1800 m d’altitude.
Madagascar : espèce très commune sur le versant oriental humide de l’île. Cette espèce, disséminée par les oiseaux, infeste les bords de champs et de canaux, les terrains en friche et parfois les vieilles parcelles de « tavy » (culture sur brûlis).
Maurice : mauvaise herbe très commune dans la partie très humide de l'île, dans les champs de canne à sucre, dans les friches et les pâturages pour cerfs.
Réunion : originaire d’Amérique tropicale, largement naturalisée sous les tropiques. Cette espèce, très tolérante à l'ombre est apparu dans les années 1970 dans les forêts humides de basse altitude du sud-est de la Réunion et dans les plantations de vanille en même temps que Pycnonotus jocosus est apparu dans l'est et le sud. Elle s’est ensuite répandue en prenant de l’ampleur au niveau de l’île tant en culture qu'en milieu naturel. En effet, on rencontre C. hirta couramment dans les zones allant de Saint Joseph à Sainte Suzanne et plus rarement entre Saint Joseph et Saint Pierre.
Seychelles : En terrains vagues et forêts. Elle est rarement abondante.

Nuisibilité :

Comores : plante très envahissante, présente dans les friches abandonnées et dans les plantations en milieu forestier (bananier, manioc, vanille). Du fait de ses racines assez profondes, elle est difficile à arracher lors des défrichements.
Madagascar : adventice fréquente et abondante dans les terrains en friche et très gênante pour la mise en valeur avec les moyens manuels (comme Lantana camara). Sa fréquence et son abondance dans les cultures annuelles sont relativement faibles.
Maurice : adventice ayant une nuisibilité faible à moyenne, sauf quand elle est présente en nombre important dans les champs de canne à sucre.
Réunion : C. hirta est présente dans 10 % des relevés avec un recouvrement moyen de 7 à 15 % de la surface. Elle est présente dans 10 % des relevés en culture de canne à sucre et 20 % en ananas, elle ne présente pas de problème particulier lorsque l’enherbement est bien géré. A l’inverse, on peut observer ponctuellement des parcelles où son recouvrement atteint 30 à 50 %, du fait d’une mauvaise gestion de l’enherbement, due à un manque de produits herbicides efficaces et une grande difficulté à lutter manuellement. En forêt mégatherme, elle peut occuper complètement le sous bois, en développant des fourrés très denses.
Seychelles : plante envahissante en forêt.

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