Cuscuta campestris Yunck. - Convolvulaceae - Dicotylédone

Code : CVCCA

Synonymes : Cuscuta arvensis Beyr. ex Engelm., Cuscuta chinensis auct. non Lam., Grammica campestris (Yunck.) Hadac & Chrtek

Noms communs :
Comores :
Madagascar : Tsihitafototra
Maurice :
Réunion :
Seychelles : Liane cuscute, Liane sans feuille

Français   

Description botanique Description, en bref... Biologie Ecologie et répartition Nuisibilité

Description botanique :

Plantule : Cotylédons : absents.
Premières feuilles : filaments volubiles blanchâtres ou jaunâtres de 3 à 7 cm de long, sans feuilles issus de la germination de la graine dans le sol. La plantule meurt si les filaments ne trouvent pas de plante hôte à laquelle se fixer par les suçoirs. Une fois la plante fixée et alimentée par la plante hôte, les racines du parasite disparaissent.
Adulte : Aspect : plante herbacée, filamenteuse, volubile, aphylle, de taille indéfinie, sans chlorophylle, de couleur jaunâtre à orange. Elle développe un important réseau de filaments très ramifiés qui entourent les tiges et recouvrent les plantes hôtes.
Racine : présente uniquement au stade plantule, avant la rencontre et la fixation sur l’hôte.
Tige : cylindrique, pleine, filiforme de moins de 1 mm de diamètre, abondamment ramifiée, volubile, glabre. Le long de la tige, se trouvent régulièrement des groupes de 5 à 15 suçoirs (haustorium) alignés. Ces suçoirs sont insérés dans les tissus de la plante hôte, jusqu’aux vaisseaux conducteurs à partir desquels ils récupèrent la sève élaborée.
Feuilles : réduites à des écailles, longues de plus ou moins 2 mm, visibles seulement à l’extrémité des tiges.
Inflorescence : glomérules denses, disposés régulièrement le long des tiges, comprenant peu ou de nombreuses fleurs, larges d’environ 1 cm. Les fleurs sont réduites, de 2 à 2,5 mm de diamètre, blanchâtres ou blanc verdâtre, portées par un pédicelle de moins de 2 mm de long. Le calice est formé de 5 sépales ovales de 1 à 1,7 mm de long, soudés à la base, à lobes arrondis, imbriqués. La corolle est campanulée, longue de plus ou moins 2 mm, généralement à 5 lobes triangulaires, aigus, réfléchis, persistants, de même longueur que le tube. Présence de 5 écailles fixées au tiers inférieur du tube de la corolle, longues de 0,7 à 0,8 mm, dépassant du tube de la corolle et profondément frangées. Les 5 étamines sont aussi longues que les lobes de la corolle. L’ovaire est globuleux, de 1 mm de diamètre, surmonté par un style bifide filiforme surmonté d'un stigmate globuleux.
Fruit : capsule globuleuse à sommet déprimé, débordant rapidement la corolle, de 3 mm de diamètre, à paroi mince, fragile, se creusant pendant la maturation d’un puits séparant les 2 styles. La capsule est de couleur brun clair à maturité, elle contient 2 graines et s’ouvre par une fente entre les 2 styles.
Graine : ovoïde comprimée, longue de 1 à 1,15 mm.
Remarque :
A Maurice, deux autres espèces de Cuscute sont présentes et peuvent être confondues à C. campestris. C. reflexa Roxb. se distingue par ses tiges plus épaisses, atteignant 2,5 mm de diamètre. C. platyloba Prog. à filaments fins se distingue par un calice à sépales libres et une corolle de 2 à 3,5 mm de diamètre à lobes plus longs que le tube.

Description, en bref... :

C. campestris est une herbe parasite lianescente sans feuille, enroulée autour des tiges de sa plante hôte et fixée régulièrement par des rangées de petits suçoirs.
La tige est grêle, filiforme, de teinte jaunâtre à orangée portant régulièrement des rangées de petits suçoirs. Elle s’enroule autour des tiges de la plante support.
Les feuilles sont réduites à de petites écailles, visibles seulement à l’extrémité des tiges.
Les fleurs sont assemblées en groupes compacts, elles sont petites et de couleur blanchâtre. Le fruit est globuleux, fragile, de couleur brun clair.

Biologie :

C. campestris est une liane annuelle parasite sans chlorophylle. Elle se multiplie principalement par graines, mais des fragments de tige pourvus de suçoirs peuvent être disséminés par les outils. Les graines peuvent rester viables dans le sol pendant 10 ans. Elles peuvent germer jusqu’à une profondeur de 15 mm. La plantule doit se fixer à une plante hôte dans les 5 jours qui suivent sa germination. L’extrémité de la jeune tige s’allonge de quelques centimètres et, par des mouvements circulaires, cherche à atteindre une tige de plante hôte. A ce moment elle l’entoure de 2 ou 3 spires et envoie plusieurs suçoirs dans les tissus conducteurs de l’hôte tandis que la partie inférieure de la plantule se dessèche. L’extrémité de la tige s’allonge alors de façon rectiligne jusqu’à entrer en contact avec une autre tige hôte autour de laquelle elle s’entoure. Sur cette portion de tige libre se développe des rameaux latéraux, eux aussi à la recherche de tiges hôtes auxquelles se fixer. De cette façon, un seul individu peut couvrir plusieurs mètres carrés de fins filaments orangés.

Ecologie et répartition :

Comores :
Madagascar : espèce rencontrée dans les différentes régions de Madagascar, surtout près des lieux d’habitation, sur les bords des chemins et sur les plantes servant de haie vive et parfois dans certaines cultures.
Maurice : plante parasite commune dans des stations variées.
Réunion : espèce présente sur la côte est et sud de l’île à basse altitude. Elle parasite de nombreuses espèces spontanées (Ipomoea pes-caprae, Sida alnifolia, Teramnus labialis, Thunbergia fragrans, Bidens pilosa) et de nombreuses cultures (aubergine, carotte, thym, tomate…).
Seychelles : espèce présente mais peu abondante.

Nuisibilité :

Comores :
Madagascar : adventice de fréquence faible et assez rarement abondante.
Maurice : plante parasite présente particulièrement dans les cultures maraîchères, notamment sur carotte, pouvant causer des dégâts très importants quand elle est bien établie.
Réunion : cette espèce parasite s’attaque à de nombreuses cultures, notamment des cultures maraîchères (aubergine, carotte, tomate, thym…), mais ne s’attaque pas aux Poaceae, comme la canne à sucre ou le maïs. Ses suçoirs pompent directement la sève élaborée de la plante hôte. La ponction de sève et l’entrelacs très important de filaments autour des tiges et des feuilles finissent par épuiser la plante hôte, jusqu’à la faire mourir. Il est très difficile d’éliminer complètement C. campestris, il est préférable de détruire totalement et très rapidement les pieds contaminés avant que le parasite n’ait commencé à fructifier, car les graines sont extrêmement nombreuses. De plus, la cuscute peut héberger des virus qu’elle transmet à la plante hôte, comme certaines mosaïques des Solanaceae. Une parcelle maraîchère contaminée pourra être remplacée par une culture de canne à sucre, bien entretenue, pendant plusieurs années de façon à faire régresser le stock semencier du sol.
Seychelles : espèce peu nuisible.

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