Colocasia esculenta (L.) Schott - Araceae - Monocotylédone

Code : CXSES

Synonymes : Caladium esculenta Vent., Colocasia antiquorum Schott

Noms communs :
Comores : Madjimbi (Anjouan, Grande Comore)
Madagascar : Anatsaonjo, Horirika, Saonjo, Saonjo rika
Maurice : Songe
Réunion : Arouille carri, Arouille violet, Songe blanc, Songe gris, Songe Maurice, Songe noir, Songe violet, Sonze du pays, Sonze de Chine, Sonze de Maurice
Seychelles : Arouille, Songe blanc, Songe, sonz

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Description botanique Description, en bref... Biologie Ecologie et répartition Nuisibilité

Description botanique :

Jeune plante : Premières feuilles : issues des rhizomes, elles sont portées par un long pétiole charnu, engainant dans la partie basale. Le limbe est de forme générale triangulaire à sagittée, cordé à la base, plus long que large, au sommet courtement acuminé.
Adulte : Aspect : plante vivace sans tige aérienne, stolonifère, à gros rhizome tubérisé dont les feuilles seules sont aériennes et peuvent atteindre 85 cm de hauteur.
Appareil souterrain : formé d’un gros rhizome tubérisé et de stolons beaucoup plus fins à entrenoeuds longs permettant la multiplication végétative de la souche. Du rhizome partent de nombreuses racines fasciculées blanches.
Tige : aérienne absente.
Feuilles : simples poussant en touffe à partir du rhizome souterrain. Le pétiole est plus long que le limbe, atteignant 85 cm de longueur. Il est charnu, épais, cylindrique et glabre, de couleur verte ou teinté de pourpre ou de pourpre noir. Le tiers inférieur est engainant. Il produit un latex transparent. Le limbe est sagitté, atteignant 80 cm de long et 50 cm de large, obtus à subaigu et courtement acuminé au sommet, cordé, sagitté à la base, pelté en dessous du point d’insertion du pétiole. Les lobes basaux sont soudés sur 1/3 à 2/3 de leur longueur, le sinus est plus ou moins triangulaire. Le limbe est de couleur verte ou taché de pourpre à marge entière. La nervation principale est palmée, trinervée à la base. Le lobe terminal présente 3 à 6 paires de nervures latérales principales assez droites, se divisant en nervures collectrices à 1 à 2 mm de la marge, nervure principale de chaque lobe basal droite, émettant 3 à 4 nervures latérales subparallèles du côté du sommet et une nervure latérale du côté de la base du limbe.
Inflorescence : portée par un pédoncule dressé verticalement, atteignant 50 cm de longueur. Elle est formée d’une longue spathe dressée, membraneuse, comprenant une partie basale enroulée, longue de 4 à 5 cm, persistante et un limbe terminal, jaune pâle à jaune orangé, long de 19 à 25 cm, large d’environ 2,5 cm, oblong et décidu. A l’intérieur de la spathe se trouve un spadice long de 11 à 14 cm. A la base du spadice, sur une hauteur de 3,5 à 4,5 cm se trouvent des fleurs femelles réduites à un ovaire obovale, uniloculaire de 2,8 mm de long, mélangées à des staminodes blancs cylindriques. La partie médiane du spadice est stérile sur une hauteur de 1 cm. Au dessus, sur une hauteur de 4 à 4,5 cm, se trouvent des fleurs mâles, réduites à 3 à 5 étamines soudées. Enfin la partie terminale du spadice, longue de 1 à 3 cm, est conique, stérile et rugueuse.
Fruit : petite baie à nombreuses graines, dont le développement dans la nature est très rare.

Description, en bref... :

C. esculenta est une plante herbacée sans tige aérienne, issue d’un gros rhizome souterrain tubérisé ou de stolons plus fins.
Les feuilles ont un pétiole épais et charnu, plus long que le limbe, atteignant 85 cm de longueur et engainant à la base. Le limbe est grand, pouvant mesurer jusqu’à 80 cm de long et 50 cm de large, de forme triangulaire ou en pointe de flèche, complètement glabre à surface parfaitement hydrophobe.
L’inflorescence est formée d’une enveloppe membraneuse, dressée, enroulée et ouverte latéralement, longue de 23 à 30 cm, de couleur jaune à jaune orangé. Elle renferme une colonne verticale, longue de 14 cm, portant dans la zone inférieure des fleurs femelles réduites à un ovaire obovale, dans sa partie médiane, une zone stérile sans fleurs et dans sa partie supérieure des fleurs mâles réduites à 3 ou 5 étamines soudées et enfin une partie terminale conique, stérile rugueuse.

Biologie :

C. esculenta est une plante vivace qui se propage végétativement par les rhizomes et les stolons ; elle fleurit assez rarement.

Ecologie et répartition :

Comores : cette espèce est répandue dans toutes les régions de la Grande Comore et elle est abondante à haute altitude. Elle préfère les sols meubles et rocheux dans les lieux humides.
Madagascar : espèce cultivée et subspontanée. Elle infeste les lieux humides et frais du versant oriental (tête de bas fond, bordure des ruisseaux et des marécages).
Maurice : espèce très abondante dans les régions humides et très humides de l’île, formant de grands peuplements aux endroits où le sol est constamment gorgé d’eau.
Réunion : espèce des bas-fonds humides ou temporairement inondés et des bords de cours d'eau.
Seychelles : espèce fréquente dans les bas-fonds humides.

Nuisibilité :

Comores : adventice commune des cultures de manioc, de vanille, de canne à sucre et de bananier.
Madagascar : espèce commune des bas-fonds humides ou temporairement inondés.Elle est rarement considérée comme envahissante et nuisible dans les cultures.
Maurice : adventice économiquement très importante de la canne à sucre. Elle concurrence sévèrement les jeunes tiges pour la lumière avec ses larges feuilles.
Réunion : adventice peu courante dans les cultures, se développant parfois en taches denses dans les zones de bas-fond humides.
Seychelles : adventice qui peut poser des problèmes ponctuels dans les cultures de bas-fond comme le cresson.

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