Passiflora suberosa L. - PASSIFLORACEAE - Dicotylédone

Code : PAQSU

Synonymes : Baldwinia peltata (Cav.) Raf.
Cieca suberosa (L.) Moench
Granadilla suberosa (L.) Gaertn.
Passiflora litoralis Kunth
Passiflora pallida L.

Noms communs : Passiflore subéreuse, corky passion flower, devil's pumpkin.

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Description botanique Biologie Ecologie et répartition Prévention et moyens de lutte

Description botanique :

Adulte : Liane herbacée, aux tiges rondes et parfois anguleuses devenant avec l’âge blanches et liégeuses à la base.
Tige de quelques mm de diamètre pouvant atteindre 6 m de long, glabre à très velue, portant de longues vrilles simples en tire-bouchon.
Feuilles de 4 à 12 cm de long, alternes, entières à trilobées avec des pétioles de 0,5 à 4 cm de long.
Fleurs de 1 à 2,5 cm de diamètre, de couleur verdâtre ou jaunâtre.
Les fruits sont des baies sphériques (environ 1 cm de diamètre) de couleur bleu noir à maturité, contenant une multitude de graines minuscules dans une pulpe bleu-sombre.

Biologie :

Cette liane pérenne extrêmement prolifique se propage par graines disséminées notamment par les oiseaux qui consomment les fruits. La banque de graines peut atteindre plus de 1000 graines par m² (forêt sèche) soit 10 millions par ha. La floraison a lieu essentiellement de la fin de la saison des pluies jusqu’en fin de saison fraîche, la fructification légèrement décalée se poursuit jusqu’en décembre. Elle est capable d’une forte régénération végétative après coupe à partir d’un pivot profond et ses tiges rampantes et grimpantes contribuent à sa dispersion dans l’espace.

Ecologie et répartition :

Originaire des zones tropicales d’Amérique, elle est considérée comme envahissante dans la région Pacifique et en Nouvelle-Calédonie où elle a été introduite en 1909. On la trouve surtout à basse et moyenne altitude et dans les zones recevant plus de 1000 mm de pluie par an. Très variable et très adaptable, elle tolére le soleil comme la mi-ombre, préférant un sol drainant. Elle envahit les lieux incultes, les fourrés secondarisés, les forêts sèches et les pâturages soit en rampant au sol où elle peut former d’épais tapis étouffant la végétation basse, soit en grimpant sur les arbustes qu’elle parvient à recouvrir et étouffer.

Prévention et moyens de lutte :

Sur sol humide et meuble, l’arrachage manuel des lianes (répété au moins 2 fois) conduit à un contrôle de la liane. Cette technique est consommatrice de temps mais efficace si les racines sont arrachées pendant l’opération. Attention, casser la tige au dessus des racines entraîne une régénération de la plante à partir du pivot, tout comme la simple coupe mécanique (manuelle ou gyrobroyage). L’application "traitement herbicide dirigé" en période végétative (saison des pluies) sur repousses d’un mois après coupe (manuelle ou gyrobroyage) donne de bons résultats avec un herbicide à base de triclopyr (voir tableau pour produits et doses). Les associations triclopyr (2670 g/ha) et cloropyralid (480 g/ha) ou triclopyr (1340 g/ha) et butoxyethyl-ester (240 g/ha) se montrent encore plus efficaces (produits fournis par la société Agrophyt, voir le paragraphe : Les herbicides et leur emploi sur pâturage). Un second traitement est conseillé en début de saison sèche pour les zones très envahies où la banque de graines va aussi rapidement s’exprimer si le sol n’est pas recouvert rapidement par le pâturage. Les clôtures mal entretenues, les haies et les bordures boisées constituent des couloirs de dissémination à surveiller. En forêt sèche, la pulvérisation doit être effectuée aux doses prescrites avec un pulvérisateur à dos et une lance comportant une buse à jet conique et un cache de protection évitant les projections non souhaitables sur les espèces végétales voisines. A ce jour, aucun agent de lutte biologique n’est disponible.