Cryptostegia grandiflora Roxb. ex R.Br. - APOCYNACEAE - Dicotylédone

Code : CVRGR

Synonymes : Nerium grandiflorum Roxb.

Noms communs : Liane de gatope, rubber vine.

Français   

Description botanique Biologie Ecologie et répartition Prévention et moyens de lutte

Description botanique :

Adulte : Plante grimpante, lianescente, ramifiée, capable de recouvrir des arbres dépassant 15 m de haut, ou rampante en zone ouverte sous forme de buissons enchevêtrés.
Les tiges produisent un latex blanc.
Feuilles opposées, épaisses, elliptiques à ovales, vert sombre, luisantes de 6 à 10 cm de long sur 2,5 à 5 cm de large.
Fleurs de grande taille, composées de cinq pétales, roses à l’extérieur et blanc à l’intérieur, de 5 cm de long et de large.
Le fruit est une grosse capsule ellipsoïde de couleur brune de 10 à 15 cm de long souvent en paires opposées horizontalement.
Chaque capsule contient de très nombreuses graines ornées de touffes de longs poils soyeux blancs.

Biologie :

Cette liane pérenne est très agressive. Ses nombreuses graines sont dispersées à grande distance par le vent et l’eau et germent en début de saison des pluies. La plante peut développer des tiges de 4 à 5 m dès la première année. Elle fleurit en début de saison des pluies, la fructification survient en fin de saison sèche et se prolonge jusqu’en saison fraiche. Elle perd ses feuilles en saison sèche. La durée de vie de la liane dépasserait 80 ans. Très toxique pour les herbivores, elle n’est pas appétée mais 10 g de feuilles hachées mélangés à du foin tue un cheval en quelques jours.

Ecologie et répartition :

Plante originaire de Madagascar, elle a été diffusée par l’homme comme ornementale dans la majorité des régions tropicales et subtropicales. Dans le Queensland australien, c’est une peste majeure des pâturages (40 000 km² envahis). Introduite en Nouvelle-Calédonie au début du 20ème siécle, elle est désormais naturalisée et présente sur l’ensemble du territoire en petits peuplements peu évolutifs, sauf dans le nord-ouest, notamment dans la région de Ouaco où elle est devenue récemment une véritable peste végétale. La Liane de Gatope tolère l’ombre et un gradient pluviométrique élevé (1500 à 2000 mm). Les infestations commencent habituellement dans des zones perturbées où les débordements des cours d’eau permanents ou temporaires disséminent les graines. Elle se développe également sur des lignes de crête ou les flancs de colline plus secs.

Prévention et moyens de lutte :

Au stade plantule issue de germination on peut la détruire par pulvérisation d’herbicide de mai à juillet, en mouillant complètement le feuillage et les tiges : 1) 2,4-D à 0,2 % (20 ml pour 10 litres d’eau) après gyrobroyage, 2) piclorame + 2,4-D. L’action de l’herbicide est très longue (12 mois), il ne faut effectuer ni intervention mécanique ni nouveau traitement avant. Pour les pieds adultes, il faut badigeonner sur les plaies de coupe et la base de la tige, immédiatement après coupe, avec du triclopyr, ou sur tige écorcée sur une hauteur de 50 cm depuis le sol. Différents agents de lutte biologique s’avèrent efficace dans le Queensland dont une rouille des feuilles (Maravalia cryptostegiae). De récentes études en Australie montrent que le réservoir de semences peut s’épuiser en un an du fait de la germination massive. Dans ce cas, on peut espérer éradiquer cette plante nuisible en un temps assez bref, à condition d’empêcher la plante de monter en graines.